Cancer du sein : deux nouvelles techniques pour une reconstruction harmonieuse
Une femme sur 10 est touchée par un cancer du sein. Et on compte environ 48000 nouveaux cas chaque année. Dans 30% des cas, une mastectomie est nécessaire. L’oncoplastie, l’esthétique au service du cancer, a été développée au début des années 2000. Elle consiste, lorsque seule la tumeur a été retirée (et non pas tout le sein) à utiliser des techniques de chirurgie esthétique dans la prise en charge.
Aujourd’hui, les 2/3 des patientes opérées souhaitent faire reconstruire leur sein. Il existe différents types d’interventions : prothèses mammaires, lambeaux musculaires …. Le choix de la technique dépend essentiellement des séquelles de traitements (chirurgie et radiothérapie) sur la peau.
Dans un grand nombre de cas, la reconstruction doit être différée à la fin de tous les traitements. Et très souvent, cette intervention est un nouveau traumatisme avec son cortège de douleurs et d’arrêt de travail. C’est sur ce constat que certains oncologues ont mis au point un nouveau protocole de reconstruction beaucoup moins invasif. « Plus on va préparer tôt les patientes, plus elles vont adhérer et accepter leur reconstruction » insiste le dr Kaïs Razzouk, Chirurgien sénologue à l’Institut Santa-Maria à Nice.
Avant l’intervention : le Cellu M6 pour préparer la peau
« Nous avons décidé d’inclure les kinésithérapeutes (www.monkinevoitrose.fr) formés à l’endermologie dans le protocole » précise le dr Razzouk. Le Cellu M6 Alliance, destiné au traitement, possède une infinité de réglages pour prendre en charge le plus finement possible la cicatrice et les tissus environnants. Il va les drainer et les assouplir, prévenir la fibrose et favoriser ainsi la vascularisation. « Le principe est de travailler en amont cette peau qui a été irradiée » précise le spécialiste.
Au moment de la reconstruction : le lipofilling
Appelé également lipomodelage, il consiste à injecter de la graisse prélevée, par liposuccion, généralement sur le ventre. « La peau, des patientes traitées par radiothérapie, est très altérée en terme de vascularisation et de souplesse. La graisse recrée un réseau de petits vaisseaux qui facilite l’apport de sang, nécessaire pour une peau plus souple et un meilleur positionnement de la prothèse » explique le docteur Razzouk.
Après l’intervention, le cellu M6 entretient la revitalisation de la peau et facilite la répartition de la graisse injectée.
Comment cela se passe ?
Environ six mois après la fin du traitement par radiothérapie, la reconstruction peut être envisagée.
Cela commence avec 15 séances d’endermologie à raison de deux par semaine. Suivit du lipofilling.
La graisse est réinjectée sous la peau qui a été irradiée. Puis, en moyenne trois mois après, le processus est poursuivi soit par la pose d’une prothèse, soit par une nouvelle séance de lipofilling. « Cette méthode est beaucoup moins invasive que la chirurgie de reconstruction classique. Elle se pratique en ambulatoire. Il n’y a pas de cicatrices supplémentaires et les patientes retrouvent une mobilité du bras beaucoup plus rapides » conclut le spécialiste.
Enfin, très important, il a été prouvé que les injections de graisses n’augmentent pas le risque de récidive de cancer du sein. Une raison supplémentaire pour en discuter avec votre oncologue.